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Les Sœurs Goadeg
Maryvonne, Thasie et Eugénie Goadeg, nées au début du siècle, ont été initiées à l'art du Kan ha Diskan dès leur plus jeune âge, par leurs parents. Elles animent alors les festoù-noz de la région de Carhaix (Treffrin), d'où elles sont originaires. Les contraintes familiales et le travail séparent les trois sœurs.
En 1956, les festoù-noz "réapparaissent" et reprennent de l'ampleur. Elles acceptent de reformer leur trio et d'animer les nouvelles nuits. Leur renommée, tout comme celle des
frères Morvan, est telle qu'elles se rendent presque chaque week-end à une fête de nuit.
Le chanteur Alan Stivell, qui début une carrière internationale, les rencontre dans les années soixante. Il est très vite séduit par la qualité de leur répertoire et s'en inspire pour diriger le Bagad Bleimor. Une grande complicité s'instaure entre eux. En 1972 et 1973, elles se rendent au Festival de Kertalg. Plusieurs groupes des années soixante répondent eux aussi à l'appel, Les Leprechauns, René Wermeer, Happy Traum… Un enregistrement des deux éditions fut réalisé. Lors de la deuxième édition, elles interprètent Elysa (thème inspiré d'Enez Eusa, fille d'Ouessant), accompagnées par
Alan Stivell. Cette même année, elles se rendent au temple du Music Hall, à Bobino pour un récital exceptionnel. Rapidement les sièges se vident et les allées se remplissent de danseurs effrénés, entraînés par ce trio plein de rythmes.
Elles poursuivent leur carrière et animent bon nombre de festoù-noz jusqu'en 1983, date du décès de Maryvonne. Leurs voix, alors, se taisent. Thasie, décédera quelques années plus tard, en 1998.
En 1994, sous l'impulsion de sa fille, Louise Ebrel, Eugénie Goadeg accepte de se produire à nouveau sur scène, à l'occasion de son quatre-vingt-cinquième anniversaire. Cette même année, elle enregistre aux côtés de sa fille, un nouveau disque, Gwerzioù.
En décembre 1997, Eugénie Goadeg et Louise Ebrel se rendent à l'invitation de
Yann-Fañch Kemener, pour ses 25 ans de scène. Eugénie fut accueillie par une ovation du public, qui la réclama encore, bien après son départ.
Au tournant du siècle, le 18 janvier 2003, Eugénie Goadeg décède
à son tour, laissant son trio familiale entrer définitivement dans la
légende.
Jérémie Pierre JOUAN
Source :
Pochettes de disques
Documents personnels.
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