| ||||||||||||||||
|
|
Liannaj
Liannaj est la rencontre entre deux groupes, deux cultures différentes et pourtant deux styles de jeux qui s'assemblent. Au départ de ce projet d'artiste, Hervé Le Lu, le talabarder des Carré Manchot, groupe breton traditionnel de fest-noz, invite le groupe Akiyo, d'origine guadeloupéenne, au Festival des Nuits d'Armor en juillet 1997. Les deux formations se retrouvent aux Francofolies de La Rochelle, où elles font un bœuf au final du groupe Tri Yann. La soirée devient un véritable succès. Déclic Communication Bretagne offre alors à ces deux formations l'occasion de se réunir à nouveau et d'enregistrer un disque. Le groupe Carré Manchot est fondé en 1986 par Hervé Le Lu, alors âgé de vingt-huit ans. Sonneur de bombarde (il l'apprend à l'âge de quatorze ans), il réunit une bande de musiciens alors que partout en France, la musique bretonne s'essouffle commercialement et fonde ce nouveau groupe, au nom à l'humour plus que douteux (ce délire géométrique vient de : Losange Barbare, nom d'une association qui ne voulait pas de l'appellation Cercle Celtique !). Parmi les musiciens, se trouvent entre autres Christophe Le Helley (Tri Yann) et Ronan Robert. Akiyo est un groupe de percussions et de chants. Le groupe est fondé lors de la mouvance indépendantiste de la Guadeloupe dans les années 80. Aucun instrument " pour blanc ". C'est ainsi que se définit leur univers musical. Le groupe fut temporairement interdit, en 1985, par la sous-préfecture de Basse-Terre qui le trouvait trop provocateur (ils étaient montés sur scène en treillis militaire). Le leader, Max Kiavué, béret à l'effigie du Che sur la tête, reconnaît être, comme le groupe Carré Manchot, héritier du militantisme culturel des années soixante-dix. Ensemble, les deux formations mêlent mélodies bretonnes et chants des caraïbes, ou percussions africaines et bombardes bretonnes. Deux titres ont déjà été enregistrés sur l'album Riboul, de Carré Manchot. Ils devraient tous se retrouver le 15 mars 1998, à la Grande Halle de La Villette, pour la Saint-Patrick, avant un été riche en festivals et en concerts. Ce spectacle original souligne les relations qui peuvent aujourd'hui se nouer entre deux des plus fortes traditions identitaires et musicales de l'espace francophone. En cette année de commémoration du Cent-Cinquantenaire de l'abolition de l'esclavage, il peut en outre prendre un sens tout particulier. Jérémie Pierre JOUAN Sources : |