Bagad du Moulin-Vert


C'est à la Saint-Jean 1951, que Jos Cadiou, Pierre Pulvé et Léon Goraguer (ancien maire de Quimper) fondèrent le premier ensemble instrumental breton d'enfants : le Bagad scolaire du Moulin Vert (qui s'appelle d'abord Ar Vilin Gwer, avant de changer pour Ar Meilhoù Glaz). Il se présente pour la première fois en concours le 11 mai 1952.

Le Moulin Vert est un quartier de la ville de Quimper, qui tire son nom des moulins qui jalonnaient la rivière de la Steir, et qui broyaient des pigments de teinture pour les faïenceries de la ville. Il dépendait, lors de sa création, de la commune de Penhars, rattachée depuis au "Grand Quimper".

Le Bagad accueille dès sa création les jeunes enfants de 12 ans, avant de s'ouvrir au bout de cinq ans aux jeunes filles, qui peuvent alors revêtir le Kabig bleu à pompon vert (costume de la formation). Il devient aussi l'un des ensembles les plus prolifiques en matière d'enregistrements, avec une série de cinq 45 tours parus chez Mouez Breiz plus celui, bien moins connu, édité par un label parisien.

Le bagad du Moulin Vert connaît un rapide essor (plus de soixante exécutants en 1971) et une grande notoriété, basée sur sa discipline, ses évolutions et la jeunesse de ses membres.

Au début des années 1980, le bagad opère un grand tournant : Pierre Pulvé se retire de la formation au profit d'Yves Salvy. Ce dernier, grâce aux cours de bombarde, cornemuse et batteries écossaises que prodigue le BAS 29, décide d'abandonner le concept du bagad scolaire pour celui d'un bagad professionnel, et ainsi parvenir à l'amélioration de la qualité musicale. Le bagad se transforme alors en une formation d'adolescents et de jeunes adultes. Puis en 1987, Yves Salvy cède le titre de Penn-Soner à Stéphane Riou. Il reste néanmoins président de la formation.

En 1982, celle-ci se produit pour la première fois en concours professionnel : au Championnat National des Bagadoù à Fouesnant, en 4° catégorie. Depuis, elle gravit les échelons pour entrer en 3°catégorie (1983), puis deuxième (1989) et enfin en première catégorie, en 1995. Le Bagad, l'un des plus vieux de Bretagne, entre ainsi dans le cercle très fermé des 12 meilleurs Bagadoù d'Armorique, l'obligeant à donner le meilleur de lui-même en représentation.

En 1995 toujours, le Bagad, l'un des six ensembles de la ville de Quimper, crée son Bagadig, école de musique où sont formés les jeunes sonneurs.

En fest-noz et en concert, le Bagad se produit aussi aux côtés du groupe finistérien Kurun. De plus en plus de bagadoù invitent ponctuellement d'autres musiciens à venir partager les scènes et l'interprétation. (C'est le cas du Bagad Kemper, le rival, qui invite sur Lip Ar Maout, Jean-Michel Veillon et Gilles Le Bigot). Il faut aussi noter la présence d'un instrument particulier à cette formation, l'Arbre aux 1000 Capsules (de bière).

En 1996, le Bagad du Moulin Vert fête ses 45 ans, en compagnie de 2000 personnes et de 350 sonneurs venus de toute la Bretagne. Pour l'occasion, il édite un nouveau disque, trente ans après le précédent, Spered Fest chez Pluriel, le label auquel participe Jean Chocun des Tri Yann, et distribué par Sony Music. La formation compte désormais de 25 à 30 musiciens; et interprète des gwerzioù, sonioù, airs de marche, et airs de danse. A l'occasion des concours, elle crée aussi deux suites de compositions et d'arrangements d'airs traditionnels d'influence celtique.

De 1994 à 1996, le Bagad du Moulin Vert remporte trois fois le Trophée Ronsed Mor - Bombardes-Percussions, puis en 1997 le prix Terroir - Léon.

Jérémie Pierre JOUAN.

Sources :
Dossier de Presse (Stéphane Riou, Penn-Soner)
Articles de Presse (Ouest-France, Peuple Breton, Ar Soner…).