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YANN-FAÑCH KEMENER


Dossier de Presse





LIBERATION - 2 décembre 1997


Kemener, meneur de gwerz




Samedi, 17h30. Le pavillon de Penvillers, un grand hangar à tout faire aux alentours de Quimper, affiche complet. Deux mille cinq cents, trois mille personnes ? Le public est varié. Cultivateurs, ouvriers de la mer en bottes de caoutchouc, anciens, seuls, en couple ou en famille, beaucoup de jeunes aussi. Tous ce monde est venu fêter l'anniversaire et, surtout, les vingt-cinq ans de carrière d'un enfant du pays Yann-Fañch Kemener, chanteur bretonnant.

Tout l'après-midi, comme pour mieux illustrer la vivacité de cette culture en péril, les artistes vont se succéder à ses côtés. Actuellement, un CD de musique bretonne sort par semaine, une production pléthorique inversement proportionnelle au peu de résonance qu'elle a auprès des diffuseurs nationaux.

Çà et là dans le public, une jolie Asiatique gavotteuse et des visages un peu plus foncés que les autres rappellent que les régionaux ont toujours pratiqué l'exogamie. Au parterre, installé sur des pliants, un public majoritairement féminin, un peu plus mûr, suit mot à mot. Le prix des boissons au bar est suivi d'un "L" pour lur, au lieu du "F" pour franc, toutefois, le français est majoritairement parlé dans la salle.

Marathon vocal. Un jeune homme peu soupçonneux de l'intérêt qu'on porte à sa culture fête le lancement de Radio Kerné, une radio locale qui a choisi d'émettre en breton sud-cornouaillais plutôt qu'en breton unifié enseigné à l'école, "parce que nous voulons être le lien entre les jeunes et les vieux".

C'est aussi l'objectif de ce concert, où Kemener chante avec chaque invité dans ce qui ressemble à un véritable marathon vocal. Quand les anciens se produisent à voix nue, les "jeunes" se déclinent autour du post-folk, avec, ici et là, l'introduction de la guitare électrique comme chez les Ar Re Yaouank, preuve que leur gavotte a su se nourrir du rock ("ils sont de mon pays, je les ai vus tout jeunes s'initier à la danse et au chant") ; autrement, de Storvan (de Vannes) à Hastañ (du Trégor), de Tan Ban ty (du pays Pourlet) à Strobinell (de Saint-Brieuc), chaque groupe nuance à sa façon (bombarde, guitare, mandole, accordéon diatonique, etc.) la musique de son terroir : Gwenfol va jusqu'à s'adjoindre un saxophone free, sans que personne ne crie au sacrilège. Si un Ifig Troadeg restitue la tradition telle quelle, a capella, Kristen Nikolaz, et son gilet brodé marocain, compose ses chansons.

Gwerz d'époque. Yann-Fañch Kemener a beaucoup travaillé avec les anciens ; ainsi Valentine, une grand-mère qui vient de Huelgoat, au centre de la Bretagne, 80 ans passés et une jolie clique de supporters dans la salle. Après une composition personnelle, sur la tempête de 1987, elle se lance dans une chanson grivoise, avant de terminer par un "tube" local (composé vers 1880 par un sergent-major), de saluer comme une star et de s'éclipser. Les frères Morvan, eux, sont originaires de Saint-Nicodème, dans les Côtes d'Armor. Casquette et chemise à carreaux, le teint vif, un rêve pour publicitaires. Ils ont appris avec leur mère et leur grand-père, marchands de chevaux. Leur voix partent comme une voile qu'on lève, ou un sillon qu'on trace ; à leur répertoire, une gwerz (complainte) d'époque, en l'honneur de Du Guesclin. Avec Eugénie Goadec, 88 ans, un mythe arrive sur scène : elle est la seule sœur Goadeg encore en activité. Tout en noir, une coiffe brodée des grands jours sur la tête, sa fille à gauche et Kemener à droite, elle s'empare du micro avec autorité et rétorque, quand on lui propose de s'asseoir : "autant m'en aller !" Elle attaque par une chanson sur la veuve enfin débarrassée de son mari, qui peut désormais s'habiller à sa guise. la suite est plus triste, une version bretonne du "brave soldat revint de guerre", pour conclure sur un meunier toujours brocardé en coureur de jupons.

L'appel à la danse. Marcel Guilloux - bonhomme infatigable à la voix mouillée d'émotion -, associé à Kemener, fait danser toute la salle avec un air célèbre, le Silverstig, consigné à la fin du XIX° siècle par Bourgaux-Ducourtray. L'histoire d'un oiseau qui amène au vieux père des nouvelles du fils soldat.

Tout au long de la soirée, on respecte généralement l'ordonnance traditionnelle des morceaux : "l'appel à la danse" permet aux danseurs de se mettre en place. Le premier air proprement dit démarre les pas. Le "bal", intime, se danse en couple. Un troisième air, ici le retour du chevalier, conclut. Après le Bagad Kemper et le piano de Didier Squiban, vient enfin l'heure des cadeaux : un plat à poisson de Quimper au logo de Radio-France Bretagne-Ouest, un fac-similé XIX° des Très Riches Heures d'Anne de Bretagne. Fort honoré, comme il se doit, l'hôte de la journée y va de son gentil laïus à peine convenu : "Je suis très heureux de l'honneur que vous me faîtes... Le temps ne compte pas... Cette langue, cette musique sont un lien pour cette société, une filiation, un héritage. Je suis touché de voir toute cette jeunesse qui continue à chanter notre langue, notre Bretagne".

Une pause et le fest-noz proprement dit commence ; dans le hangar bondé, les danseurs en chaîne s'apparente à des suchi tournant sur le plateau d'un restau japonais. L'ambiance est telle qu'on en oublierait presque que la France est le dernier pays d'Europe à refuser de signer la charte de la protection des langues minoritaires.
Hélène Hazera

ILE-EXIL



TELERAMA (13/11/96) : FFFF
C'est l'heure de la maturité pour le duo formé par le chanteur breton à la douce voix haute, Yann-Fañch Kemener, et le pianiste forgé au classique et au jazz, Didier Squiban... Cette fois, le pianiste se laisse aller à des digressions alertes et ironiques, le chanteur met de la véhémence et un brin d'insolence dans ses complaintes de la haute marée.
Eliane Azoulay

ENEZ EUSA



OUEST-FRANCE (28/03/95)
Un nouvel album surprenant en forme d'hommage à la mer et aux îles, résultat de la rencontre du chanteur de gwerziou et Didier Squiban le pianiste de jazz brestois. Un pan audacieux, qui reflète le climat musical breton du moment, où les styles et les genres n'hésitent plus à se mélanger... Surpris mais certainement pas déçus car au fil des morceaux, se crée un climat intimiste fort séduisant... Un pari gagné, si l'on en juge le succès rencontré par les deux artistes à l'issue du concert qui accompagnait la sortie de l'album.
Jean-François Le Goff


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