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Thalweg Dossier de PresseThalweg est un très bel exemple de fusion
forgée par des artisans doués et
modestes, une rencontre réussie sur
le très fréquenté axe celto-berbère ! Tout à la fois
populaire et expérimentale, la musique de Thalweg associe avec bonheur biniou
et qarqabous, gumbri et bombardes sur fond de guitares, de flûte et de banjo. "Le thalweg, explique Hocine Boukella (alias Cheikh Sidi Bémol), l'un des piliers
kabyles du groupe, est la ligne de rencontre des eaux, le contraire des crêtes, un point de jonction où se rencontrent deux montagnes". Entre les deux univers
musicaux, le méditerranéen et l'atlantique, l'entrecroisement est total. Le flamboyant "Aman" sonne comme un air des montagnes du Nord de l'Algérie? Hé bien non! c'est du 100% breton. La fusion se fait si naturellement qu'il
est vain de chercher à repérer d'où viennent les choses. Il faut dire que les lascars brouillent les pistes à
plaisir. "Tchina" (très jolie chanson chantée en arabe dialectal
où il question d'un marchand d'oranges qui s'enrichit, bâtit des palais sur
ses vergers et se retrouve à la tête d'un empire de béton) mêle mélodies
kabyles, rock, et thème folklorique celtique.
L'ossature du morceau "Aurès"
est un air traditionnel breton Traversé par un
souffle épique et une belle énergie, ce disque réinvente un répertoire
traditionnel. Si les ambiances
empreintes de jazz-rock progressif ne sont pas forcément les plus réussies, on
succombe lorsque la voix se voile sur de belles ballades tristes ("Ad ezzi ssaâ") ou quand
guitare, banjo, flûte, cornemuse et batterie s'emballent dans une sorte de
gigue kabyle pleine de joie ("
Thoughach-Ajejjig"). Mais le projet Thalweg,
initié par le batteur Samy Chiboub, n'est pas seulement musical. Les textes, souvent métaphoriques,
parlent de désillusions, de nostalgie. "Win a win" évoque le 5
juillet 1962: "Tous les enfants étaient dans la rue. Nos parents nous avaient habillés aux couleurs de l'Algérie et nous agitions des petits drapeaux, raconte Hocine. En grandissant, la liesse s'est estompée.
Et 40 ans plus tard, c'est toujours
la guerre". Magali Bergès (Mondomix.org) Source
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